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/ LES INTERROGATOIRES à KGB


 

Pourquoi faites-vous ce métier d’animateur où tout n’est qu’apparence et fourberie ? Pour l’argent ? Est-ce une revanche par rapport au milieu modeste dont vous êtes issu ?

Non, il y a  une vraie passion, les choses ne peuvent pas se faire sans passion. Ce qui m’est arrivé là récemment c’est un acte d’authenticité, c’est-à-dire de révolte. J’avais envie d’aller plus vers ma vérité, vers moi-même.

 

Vous en avez quand même profité longtemps avant de vous révolter ?

Oui, 17 ans, parce que j’avais une vie très convenable. A mes débuts sur TF1, j’ai fait toutes les plus grandes émissions de variétés… si je fais ce métier je le fais avec passion, la preuve c’est que j’ai retrouvé la passion sur TMC actuellement. Ce que je veux dire surtout c’est que j’ai toujours aimé ce métier parce que c’est une chance d’être à la télévision, c’est un vecteur de communication magnifique et j’ai la chance d’avoir reçu les plus grands noms : Charles Trenet, Charles Aznavour, Julio Iglesias, Tina Turner, les Bee Gees ou des écrivains. On ne garde de moi que l’image de Vidéo Gag et je le comprends, mais tous les samedis je recevais en direct un écrivain et ça on l’a oublié. J’ai aussi présenté une émission de variétés qui était « Surprise Sur Prise » avec cette andouille de Beliveau.

 

Vidéo gag a duré combien de temps ?

Cela a duré 13 ans et ça m’a complètement bouffé l’image mais j’étais complice de ça, si tu veux, dans le sens que je tournais pendant deux jours, c’était très important, je tournais huit émissions en deux jours ! J’avais un très gros cachet bien sûr, et je partais pendant huit semaines, voyager. Ce qui est intéressant dans la vie ce n’est pas de passer à la télé, c’est d’avoir une vie heureuse, cultiver l’amitié, les voyages, la connaissance de l’autre, la tolérance.

 

Le jour où vous explosez en direct dans l’émission de Jean-Marc Morandini, que se passe-t-il dans votre tête ?

En arrivant au studio de RMC, je ne pensais pas que ça allait se passer comme ça. Il se trouve qu’il a posé des questions. Je vais te dire, « Vidéo gag » n’intéressait plus personne depuis des années…

 

…mais faisait quand même de l’audience !

On cartonnait, mais Vidéo gag n’intéressait plus personne donc je n’étais jamais invité à répondre à des interviews en radio ou ailleurs. On me connaît plus au travers des journaux people qu’avec Vidéo gag. Et quand je suis interrogé par Morandini - sous la pression de TF1 qui voulait que je fasse absolument cette émission - il a posé les questions le plus simplement du monde mais c’est vrai qu’il n’a pas cherché à me retenir et il a bien fait son travail et voilà et  c’est vrai que quand il me dit : « qui choisirais-tu entre Drucker ou Arthur ? », c’est là que c’est sorti.

 

Mais dans le fond, il cherche quand même à faire de l’audience…

Oui, mais c’est le job, il a bien fait son job. Quand il me dit : « Qu’est-ce que vous pensez de Tapie ? » Je réponds : « Pour moi c’est quand même un escroc ! » Et tu sais pourquoi ça m’a échappé, parce il se trouve qu’à TF1 tout le monde l’appelle « l’escroc »...

 

C’est énorme ! (rires)

Mais c’est vrai, et je l’avoue, mais c’est pas gentil de dire ça, le mec a payé sa dette, bon, quand on le connaît c’est un grand bateleur et voilà, mais ça m’a échappé. Et là je sens que je suis mort. L’histoire de Tapie et le fait d’impliquer Le Lay était impardonnable pour TF1. Je sais que Courbet parfois m’allume à la radio, je n’avais pas de raison de pas l’allumer moi non plus. Quant à Arthur, je sais le mépris qu’il peut avoir pour certaines personnes.

 

Mais n’est-ce pas là une manière de vous préserver d’une extériorisation, d’un outing qui vous pèse plus que ça ?

Non, mais si tu veux la difficulté que j’avais avant de faire cette émission c’était que je ne supportais pas de me voir à l’écran, et en plus, l’émission je ne la regardais même plus. Chaque fois qu’il y avait l’échéance du tournage, ça m’était pénible. Donc tu ne peux pas continuer à vivre comme ça. Le souhait quand même d’une vie, c’est d’être heureux tous les jours, de faire un job qui te plaise et qui te valorise et où tu rends les gens heureux.


 

Suite de l'interview